• Coupons la poire en deux, ma belle Hélène!

    Pour te plaire, je volerai ce rayon de lune que je porterai autour de mes épaules, pour le déposer, bravant les flots, et nageant sans relâche, jusqu’à rejoindre les vaisseaux de guerre de farouches rois grecs en route pour leur expédition légendaire, et afin, que du sélène ruban d’argent, soumettant les artistes troyens à ma volonté de le métamorphoser en un bijou unique que l’incomparable Hélène tentera de subtiliser au péril de sa vie, naisse une parure digne des déesses de l’Olympe, capable de séduire l’âme sans compassion d’un Achille, ivre de ses victoires sanglantes, de le détourner de sa fureur implacable, et dans un funeste instant d’égarement où il offrira sa vie à une flèche vengeresse, le précipiter avec la cohorte des ombres de ses victimes, dans un enfer sans repos, dans lequel il les a toutes condamnées, au terme de combats qui refusent le moindre prisonnier, et quand Agamemnon qui pleurera le héros presque dieu, croisera mon regard exalté, il comprendra qu’aucune force brutale , aucune chaine, ne résisteront à mon désir sans limite, de te rapporter la merveille issue du génie d’antiques orfèvres qui auront caressé de leurs outils mystérieux et agiles, une matière plus précieuse que tous les métaux connus sur la terre des simples mortels, ce rayon de lune devenu splendeur, pour te plaire, dérobé aux cieux, et qui te reconnaitra comme unique et légitime créature, dont la beauté est digne de le posséder…

    « Pour me plaire, commence à épargner ton souffle des phrases trop longues, et au lieu que ton imagination féconde des chimères, réserve-toi pour l’odyssée de notre nuit » répondit ma douce aux offrandes de mes élans romantiques.

    Du moins, je crus l’entendre.

    La pleine lune inclinait donc mon esprit vers une rêverie qui manifestement, risquait de me confronter à la réalisation de prodiges, que je n’étais plus très assuré de mener vers des conclusions dignes de la stature d’un héros !

    Je reconsidérai alors mes desseins à ton égard.

    La tête posée sur mon épaule, tu savourais simplement cet instant.

    Le sable fin de la plage n’avait pas fini de s’écouler entre mes doigts, et le temps m’étant compté, je saisis une inspiration salvatrice.

    J’interpellai l’autre versant de ta gourmandise, et d’un génial « …je mangerais bien une poire Belle Hélène, moi… »  je nous permis de poursuivre notre soirée sous des augures favorables, et de la prolonger d’exploits à la hauteur de ma stature de simple, et de modeste mortel.

    Pour te plaire…

     

     

                 


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