• Monte Cassino

    Tac-o-tac… tac-o-tac… tac-o-tac.

    Fait le Pic-vies

    Otacotacotac…

    Lui répond le funeste écho.

    Des hommes,et leur regard désespérément sans réponse s’entassent dans la rocaille, certains lèvent les yeux au ras du cratère, d’autres questionnent le ciel.

    Tac-o-tac… tac-o-tac… tac-o-tac.

    Passe donc ton chemin Pic-vies !

    Otacotacotac…

    Insiste toujours le fidèle écho

    Tac-o-tac… tac-o-tac… tac-o-tac.

    Tant qu’il y' a de la vie !

    Otacotacotac…

    Du désespoir à donner, répète l’écho

    Tac-o-tac… tac-o-tac… tac-o-tac.

    Le Pic-vies délivrera son chapelet de mauvais coups…

    Otacotacotac…

    A l’écho cette fois là, le grondement assourdissant d’une bouche en fusion va répondre.

    Le Pic-vies délaisse les insectes de la butte et impose silence à son écho.

    Des hommes qui épousent de leur corps la fosse refuge, se tournent unanimement face contre terre, bras rempliés sur la tête, yeux fermés.

    Fragiles, livrés au souffle des dragons, mais vivants.



    Voilà ma version bien dérisoire, de la bataille que tu livras avec d’autres, non loin d’un monastère en Italie.

    Trop jeune pour te questionner autrement que sur une prétendue épopée glorieuse qui aurait fait forcément de toi mon héros « flingueur », tu ne m’as laissé volontairement, je le comprends maintenant, que des détails sur cette tourmente absurde.

    Hormis ces cicatrices multiples sur tes larges épaules, ce creux anormal sur le côté du genou, souvenirs d’éclats mordeurs et trancheurs d’artère, j’ai gardé en mémoire deux de ces « détails », tes concessions à mes interrogations de gamin.

    Dans la montagne, quand les batteries allemandes tapies dans la roche entraient en action, on voyait par intermittence, comme en plein jour !

    J’imaginais, je racontais, avant bras dressé comme un canon, puis je mimais aux autres gosses du quartier, je gonflais les joues et puis je grondais, tout en postillonnant sauvagement alentour.

    De même, le bruit significatif d’une rafale d’arme automatique ennemie c’était le « Tac-o-tac…tac-o-tac… »

    Ca, je m’en souviens, et au regard de grands gamins qui s’intéressent à l’Histoire, cette expertise suscite encore l’admiration !



    Tac-o-tac… tac-o-tac… tac-o-tac.

    Fait le Pic-vies

    Otacotacotac…

    Lui répond le funeste écho.

     




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