• Parîs au mois d'août

    Pour te plaire, je volerai un rayon de lune que je porterai autour de mes épaules, bravant les flots et nageant sans relâche jusqu’à rejoindre les vaisseaux de guerre de farouches rois grecs en route pour leur expédition légendaire, et que de ce sélène ruban d’argent, soumettant les artistes troyens à ma volonté de le métamorphoser en un bijou unique que l’incomparable Hélène tentera de subtiliser au péril de sa vie, naisse une parure digne des déesses de l’Olympe, capable de séduire l’âme sans compassion d’un Achille ivre de ses victoires sanglantes, de le détourner de sa fureur implacable, et dans un funeste instant d’égarement où il offrira sa vie à une flèche vengeresse, le précipiter avec la cohorte des ombres de ses victimes dans l'enfer sans repos auquel il les a toutes condamnées, au terme de combats qui refusent le moindre prisonnier, et quand Agamemnon qui pleurera le héros presque dieu croisera mon regard exalté, il comprendra qu’aucune force brutale , aucune chaîne, ne résisteront à mon désir sans limite de te rapporter la merveille issue du génie d’antiques orfèvres qui auront caressé de leurs outils mystérieux et agiles, une matière plus précieuse que tous les métaux connus sur la terre des simples hommes, le rayon de lune devenu splendeur pour te plaire, dérobé aux cieux, et qui te reconnaîtra comme unique et légitime créature dont la beauté est digne de le posséder…


    « Pour me plaire, commence à épargner ton souffle des phrases trop longues, et au lieu que ton imagination féconde des chimères, réserve-toi pour l’odyssée de notre nuit » répondit ma douce aux offrandes de mes fougueux élans romantiques.
    Du moins, je crus l’entendre.


    La pleine lune inclinait donc mon esprit vers une rêverie qui manifestement, risquait de me confronter à la réalisation de prodiges que je n’étais plus très assuré de mener vers des conclusions dignes de la stature d’un héros !
    Je reconsidérai alors mes desseins à ton égard. 
    La tête posée sur mon épaule, tu savourais simplement cet instant. 
    Le sable fin de la plage n’avait pas fini de s’écouler entre mes doigts et le temps m’étant compté, je saisis une inspiration salvatrice.
    J’interpellai l’autre versant de ta gourmandise et d’un génial «je mangerais bien une poire Belle Hélène, moi… » Je nous permis de poursuivre notre soirée sous des augures favorables, et de la prolonger d’exploits à la hauteur de ma stature de simple, et de modeste mortel.
    Pour te plaire…

     

     

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