• La culture télévisuelle n’est pas immanquablement source de toutes les déficiences, ni le cul de sac obligatoire dans lequel se perd la tête du prétendu consommateur, envoûté par le charme cathodique.

    Elle peut conduire tout au contraire au plus étrange des raccourcis vers l’émerveillement et au cœur d’œuvres qui cohabitent avec l’excellence.

    C’est une question de regard et d’amour des mots, surtout à l’âge où le sens se perd encore dans la magie de la simple sonorité, que l’atmosphère l’emporte sur le propos de l’auteur.

     

    Mon triptyque à moi, porte la signature du noir et blanc, avec ces mots qui plaisent et défient le quotidien aux couleurs trop familières.

     

    Je l’invoque et se dessine alors un tableau qui invite à ne jamais se contenter de l’évidence, à faire de la curiosité une profession de foi.

    « Belphégor », plus noire que la noirceur, et terreur silencieuse incarnée.

     

    « Le deuil sied à Electre », titre qui lu d’un trait, garde le charme de l’incompréhensible.

    « Les perses », antique tristesse de vaincus, animés par une touchante danse de désespoir.

     

     

    Chaque panneau de ce triptyque actionne des ressorts parmi les moins visibles pour un enfant, mais parle déjà à son désir « d’aller plus loin » que l’écran.

     

     

     

     


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  • « Taurus Littrow » le dernier pas....

    Goûte l’Apollon

    L’amère saveur d’un adieu

    Au pas du géant



    Beauté stérile

    Tranquillité conquise

    Oublie l’Apollon



    Au clair du berceau

    Triomphe l’auréole

    Règne l’océan



    Aux cirques sans jeux

    Splendide désolation

    L’oubli est promis



     

     

    « Taurus Littrow » le dernier pas....


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  • Quand des hommes armés pénètrent dans un temple, une synagogue, une église ou une mosquée c’est à une certaine idée de l’humanité qu’ils s’en prennent, au delà de l’atteinte insupportable aux droits de chacun de disposer de sa liberté de conscience.

    Tout à l’heure, en plantant dans mon jardin, pour ce printemps, les bulbes de tulipes «triomphes», "gros calibres», »mélange», je songeais à l’ironie de ces mots alignés, comme les 37 corps de ces chrétiens d’Irak, massacrés d’avoir voulu prier.

    Je pensais aussi à un éditorial tristement prémonitoire qui comparait les chrétiens d’Orient aux abeilles, rappelant que leur extinction n’augurerait rien de bon pour le futur.

    Triste paradoxe que cet Orient même, d’où jaillirent les premières communautés, soit sur le point de devenir un des hauts lieux de la persécution mondiale des chrétiens et préfigurant une sorte de «solution finale» pour ces croyants téméraires.

    Et le silence, la quasi résignation de nos nations gendarmes du monde en matière de droits de l’homme, garantes des libertés fondamentales, me font penser à un séisme sous marin.



    On ne voit rien, on n’entend rien, c’est loin, trop loin de nos préoccupations.



    Et comme la solidarité, qui pourrait être légitime serait, encore une fois suspecte tant notre culpabilité est grande de nous être trop longtemps «servis sur la bête», la crainte de prendre partie, annihilent notre compassion.



    L’erreur sera forcément fatale de laisser tous les fondamentalismes se débrider, et main dans la main, avec le communautarisme, les replis nationalistes, une mondialisation gommant les différences spirituelles, faire à leur guise autour du monde une danse macabre!



    On ne dit rien mais cela n’empêchera pas l’onde soulevée par le séisme d’avancer sur nos côtes.



    Je plantais donc mes tulipes de printemps tout à l’heure, et les mots alignés me disaient le triomphe des gros calibres sur le mélange des peuples.

    Ca m’attristait et je voulais témoigner, au moins témoigner...........

     

    (Toussaint 2010)


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  • Un vieil arbre dépourvu de majesté et privé depuis longtemps de ses courtisans, tenta hier soir l’impossible.

    Le souverain déchu saisit le prétexte du passage de la belle Phébé entre ses ramures amaigris, pour tenter de la retenir à jamais.

    Mais la lune est animée de cette force prodigieuse qui fait inexorablement fuir tous les astres errants, au-delà des hublots indiscrets derrière lesquels s’illuminent souvent le regard des amoureux du ciel.

    Il ne resta plus alors au vieil arbre sans grâce qu’à laisser s’échapper de la pointe d’une branche vengeresse,la rebelle à l'intouchable beauté,

    Une brume épaisse fit ensuite comme un rideau blafard au géant bafoué, et il disparut à mes yeux.

     

    Serais-je un jour comme cet arbre dont la cime vit aux marches de la voûte étoilée,et qui au couchant de son existence tentera d'impossibles conquêtes ?

    Le vieil arbre et la lune

    Le vieil arbre et la lune


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  • L’astronome amateur est souvent captif de sa passion.

     

    Pour peu qu’on lui laisse un peu d’espace, il aime à délivrer ses explications sur le troublant comportement des trous noirs.

     

    Mais force est d’admettre que l’auditoire a quelquefois envie de se « faire la belle », plutôt que de succomber aux attraits de la belle étoile !

     

    Reconnaissons le, et il suffit de capter certains regards implorants,pour comprendre que Nous « Autres », nous pouvons de bonne foi, devenir importuns, voire insupportables.

     

    Bref, il nous faut parfois partir en cure, oublier cette canalisation gisant sur un chantier et qui ferait bien sa mue en tube de télescope, ce miroir grossissant, dans la parfumerie, et qui irrésistiblement nous fait penser à…

     

    Comment se débarrasser du syndrome persistant du « nez en l’air »  sinon en retournant sur terre à l’occasion d’activités normales.

     

    Ce dimanche donc, j’accompagnai ma petite tribu lors d’une promenade normale, bien décidé à humer les senteurs automnales tout en admirant les teintes de feu dont les arbres aiment à se parer en cette saison.

     

    Dans un pré à la verdeur digne d’une peinture impressionniste, trois splendides chevaux, fins et musclés, se repaissaient de cette herbe providentielle.

     

    Complétant ce tableau, un solide gaillard s’activait autour d’un brasier odorant qui déroulait un panache blanchâtre dans l’air rafraîchi de cette fin de soirée.

     

    En arrêt devant les magnifiques pégases, nous dûmes attirer son attention et il se mit à nous parler de ses pouliches, d’une voix emprunte de douceur, contrastant avec sa carrure de travailleur acharné tout dévoué à la terre.

     

    Il me faisait penser au bédouin du cultissime « Ben Hur » qui s’adressait à ses juments comme à ses propres filles ( aux noms si évocateurs : Aldébaran, Altaïr, Bételgeuse, Rigel). Avais-je un pressentiment ?…

     

    J’appris donc que l’une de ces bêtes était la descendante d’un ancien vainqueur du Grand Prix d’Amérique, que son fils et lui se consacraient à l’élevage de trotteurs de compétition, et bien sûr le petit nom de chacune de ses princesses.

     

    Loin de l’astronomie vous disais-je, simplement en promenade d’automne… 

     

    Ces pouliches racées et bien nées :

     

    « Simba des étoiles »

    « Nikita des étoiles »

    « Poésie des étoiles »

     

    Et oui, chacune des productions de cet élevage est labellisé « des étoiles » !

     

    Quand j’ai confié à ce personnage aux accents enfantins (et roulant des « r » comme personne) mon affinité avec les étoiles du firmament, sa réaction fut des plus touchantes.

     

    « C’est merveilleux, je passe des heures à regarder le ciel, ça c’est vraiment merveilleux… »

     

    Etonnante rencontre, un pré, pas trop loin de chez moi.

     

    Et si un de ces soirs nous observions ensemble dans le pré des étoiles !

     

     

     

     

     

     


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